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Page:Bachelin - Le Serviteur.djvu/19

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III

Des jeunes gens traversent les salons, habiles à ne pas glisser sur le parquet luisant, précédés du renom de toute une race. D’avoir souvent regardé les portraits de leurs aïeux peints à l’huile et accrochés dans les galeries des châteaux, ils auront toujours sur le front et dans les yeux comme le rayonnement d’une gloire impersonnelle. Un essaim de souvenirs illustres bourdonne autour de leur tête. Si loin qu’ils remontent dans l’obscurité des temps, ils marchent à coup sûr, sans avoir à tâtonner contre les humides parois du souterrain noir : à chaque pas qu’ils font ils se retrouvent dans leurs ancêtres.

D’autres sont nés dans des maisons bourgeoises auxquelles il ne manque que des tours à poivrière et qu’une façade un peu plus patinée par le temps pour faire figure de châteaux. Tout