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Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/499

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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

certains démons, très difformes, appellés Cobales, Acratus et autres. Les Muses faisoient aussi partie de son cortège. Il prit pour femme Ariadne, après qu’elle eut été délaissée par Thésée. Le lierre lui étoit consacré. On le regardoit aussi comme l’inventeur de certaines cérémonies, de certains rits sacrés. Mais ces rits étoient d’un genre fanatique, pleins de dissolution, et de plus très cruels. Il y parut bien dans ses orgies, où les femmes, poussées par la fureur qu’il inspiroit, mirent en pièces deux personnages illustres ; savoir, Penthée et Orphée : le premier, en punition de la curiosité qu’il avoit eue de monter sur un arbre pour considérer leurs actions ; l’autre, à cause des sons harmonieux qu’il tiroit de la lyre. Enfin, on confond souvent les actes de ce dieu avec ceux de Jupiter.

Cette fable paroît avoir pour objet les mœurs ; et elle est si juste, qu’il seroit difficile de trouver quelque chose de