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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/138

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DES ANCIENS.

particules tirées de différentes espèces d’animaux : puis, amoureux de son œuvre, jaloux de ne devoir qu’à lui-même tout ce qu’il pourroit y ajouter, et, voulant être, non-seulement l’auteur du genre humain, mais même son bienfaiteur, en lui procurant les plus grandes ressources, il monta furtivement dans les cieux, portant avec lui un faisceau de tiges de cette plante connue sous le nom de férule ; et ce faisceau mis en contact avec le char du soleil, ayant pris feu,

    vue, ils s’attachent à l’or, et le soumettent à une infinité d’opérations ; mais durant le cours de leurs recherches éblouis par l’éclat de ce métal, ils s’efforcent de le multiplier pour s’enrichir ; et perdant de vue ce principe de vie qu’ils y cherchoient, ils manquent l’immortalité réelle : ou enfin des gens de lettres, ou des guerriers, voulant tout à la fois s’enrichir et s’immortaliser, et se partageant trop entre les occupations nécessaires pour faire fortune, et les études ou les exercices indispensables pour perfectionner leurs talens, manquent ainsi cette immortalité que donne la gloire, et s’en consolent en ramassant quelques écus.