Aller au contenu

Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
DES ANCIENS.

en atténuant les matières et en les mettant en mouvement, les préparent à recevoir la chaleur des corps célestes, les met en état de prendre feu, et de le dérober, pour ainsi dire furtivement au char du soleil. Vient ensuite la partie de cette fable, qui mérite le plus de fixer l’attention. Les hommes y est-il dit, au lieu de ces remercîmens et de cette gratitude qu’ils sembloient devoir à celui qui leur avoit fait un tel présent, le payant d’une accusation, dénoncèrent Prométhée et son larcin au tribunal de Jupiter ; accusation qui fut si agréable au dieu que sa munificence versa sur eux de nouveaux bienfaits. N’est-on pas étonné de voir ce dieu approuver et ré-

    pour apporter le feu céleste ; cela signifierait qu’il faisoit d’excellentes éducations parce qu’il prodiguoit les férules à ses écoliers, pour les faire étudier, à peu près comme nos pédans animés par une ardente charité pour leurs élèves, et par une ferme espérance d’en faire des orthodoxes, leur donnent la foi, à force de leur donner le fouet.