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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/257

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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

de, qui est ronde et sphérique, est semblable à celle de l’univers. Il considéroit enfin qu’on observe dans l’air et dans la flamme des ondulations semblables à celles de l’eau ; que ce dernier fluide est très mobile, son mouvement toutefois n’étant ni trop lent, ni trop rapide ; et que dans cet élément s’engendre une infinité de poissons ou d’autres animaux analogues.

Mais Anaximène regardoit l’air comme le principe unique de toutes choses ; sentiment qui paroît très fondé, si, dans la détermination du principe de toutes choses, on doit avoir égard à la masse et au volume ; car c’est l’air qui occupe les plus grands espaces dans l’univers : en effet, à moins qu’on ne suppose le vuide séparé et occupant de grands espaces, ou qu’on n’adopte ce préjugé, en quelque manière superstitieux, qui porte à croire que les corps et les espaces célestes différent spécifiquement et essentiellement des corps et des espaces terrestres ; toute cette partie de l’espace