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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/286

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OU EXPLIC. DES FABLES.

cette région ; qui, à la vérité, est susceptible de plus et de moins, par rapport à sa nature propre et spécifique, sans l’être d’aucun degré de la nature contraire. Mais on ne doit pas juger du feu céleste, ni de sa chaleur, par le feu commun (ou terrestre), le premier ayant toute sa pureté et toute sa force originelle ; ce qu’on ne peut dire du dernier. Car notre feu se trouvant hors du lieu qui lui est propre, et tout environné de contraires, est comme tremblottant ; il est dans une sorte d’indigence, ayant besoin d’un aliment pour se nourrir et se conserver ; enfin, il est perpétuellement disposé à fuir cette région étrangère, et à s’élever vers la région céleste. Au lieu que, dans les cieux, il est dans sa véritable place ; il n’y est exposé à l’action violente, et aux assauts d’aucune substance contraire : il y est dans un état permanent, il y subsiste et s’y conserve par lui-même, ou tout au plus par le moyen de ses analogues : il y exerce librement et sans obstacle toutes