Aussi voit-on que cette chaleur vive qui réside dans le feu, et qui semble darder son action, étouffe et tue, en quelque manière, cette chaleur plus foible qui serpente, pour ainsi dire, dans l’eau : et de même on sait qu’une chaleur non naturelle, excitée dans le corps humain par des humeurs putrides, éteint et suffoque la chaleur naturelle. Que la chaleur soit susceptible de très grandes différences, par rapport à sa quantité, c’est une vérité trop connue et trop évidente, pour avoir besoin de preuves ; on sait assez qu’un ou deux charbons n’é-
n’empêche ce rapprochement. Ainsi, quand la chaleur diminue, c’est-à-dire, quand la cause qui écarte les parties de notre corps cesse d’agir, ou agit avec moins de force, elles se rapprochent naturellement, nous sentons ce rapprochement et nous avons froid : ainsi, le froid n’est pas précisément une diminution de chaleur, mais seulement l’effet médiat et nécessaire de cette diminution ; et c’est parce que cet effet est inséparablement attaché à sa cause, qu’on prend ordinairement l’un pour l’autre.