Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/348

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grand volume (composés) étant sujets à une infinité de dissolutions, qui varient elles-mêmes à l’infini, il est de toute nécessité que ce qui reste immuabie, et est comme une espèce de centre fixe, soit quelque chose de potentiel et d’infiniment petit[1]. Or, cette chose dont


    sistans. Platon, comme nous le disions aussi, prétend que le monde est composé du même et de l’autre, c’est-à-dire, d’un principe immuable et d’un principe variable. L’être immuable, ou le même, c’est l’atome, l’élément. L’être changeant, ou l’autre, c’est l’être composé ; voilà comment et pourquoi l’univers est toujours le même et toujours nouveau.

  1. Les élémens ou les atomes sont immuables et, par cela même, infiniment petits. Car, s’ils n’étoient point immuables, on ne verroit point dans l’univers un ordre constant, nous n’aurions point de règle fixe et notre expérience ne nous serviroit à rien. Or, l’expérience même nous apprend que l’expérience est utile ; il y a donc des règles fixes ; l’ordre de l’univers est donc constant ; il y a donc dans l’univers quelque chose d’immuable. Or, les composés, sur-tout les corps organisés, varient sans cesse. Ainsi la chose immuable