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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/355

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tains égards il est incohérent, et que supposer gratuitement, comme le fait Télèse, que la terre est l’unique principe (agent) contraire au ciel, c’est tomber dans une inconséquence et une absurdité. Or, cette hypothèse paroîtra encore plus insoutenable, si, après avoir envisagé les objections auxquelles il s’expose, en supposant une si énorme différence entre le ciel et la terre, relativement à la quantité de matière, on considère aussi la différence prodigieuse que la nature a mise entre l’un et l’autre, par rapport à l’intensité des forces et à la sphère d’activité ; car le combat entre ces deux principes opposés seroit bientôt terminé, si, tandis que les traits de l’une


    sans cesse à la nature, a souhaité qu’elle n’arrangeât les choses que pour lui, et a cru ensuite ce qu’il souhaitoit ; car cette illusion est la source la plus féconde de ses préjugés physiques comme de ses vices moraux : l’homme est ignorant, parce qu’il se croit le centre de l’univers entier, et il est vicieux, parce qu’il se croit le centre de sa société.