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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/368

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métriquement opposé au précédent et qui en est, pour ainsi dire le pendant ; je veux dire, à celui en vertu duquel toutes les parties de la matière tendent à rester unies (à conserver leur contiguïté) ; car, de même que toute matière se refuse à son anéantissement, elle résiste aussi à sa solution de continuité et à sa séparation absolue d’avec tous les autres corps. Mais cette loi de la nature est-elle aussi générale, aussi puissante et aussi inviolable que celle dont nous venons de parler ? C’est ce qui nous paroît fort douteux ; car Télèse, à l’exemple de Démocrite, suppose le vuide accumulé (occupant de grands espaces) et sans bornes, en sorte que selon eux, les corps pris un à un se prêtent quelquefois à leur séparation absolue d’avec toute espèce de matière ; ce qu’ils ne font toutefois qu’avec beaucoup de peine, et seulement dans les cas où ils s’y trouvent contraints par quelque action très puissante qui les maîtrise, et leur fait une sorte de violence. C’est une assertion que