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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/389

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les de leur propre corps, et les abstractions de ces qualités corporelles, auxquelles ils attribuent la faculté de penser, et qu’ils désignent par le nom d’ames ou d’esprits. Mais, si Parménide et Télèse attachoient l’idée d’inertie à l’idée de corps, et si les deux substances, qui sont les sujets réels du chaud et du froid, sont actives par elles-mêmes, comme ils le prétendoient, ils ont pu et même dû dire que ces deux substances sont incorporelles, en attendant qu’il leur plût d’en prouver l’existence.

(d) Et c’est ce qu’on observe dans le ciel même : je veux dire que ses différentes parties ne se meuvent point avec des vitesses égales. Parmi ces rêves que je traduis, il en est qu’il ne faut attribuer ni à Parménide, ni à Télèse, mais à Bacon lui-même ; car j’ai lu cet exposé qu’il paroît rapporter fidèlement, et je n’y ni point vu les suppositions ridicules que je vois ici. Notre auteur semble toujours croire que cette espèce de voûte ou de coupole bleue, qui est comme posée sur notre horizon, dans un temps serein, est quelque chose de solide : dans un des petits ouvrages que j’ai exclus de cette collection, parce que je n’y ai trouvé qu’une physique pitoyable, pour rendre raison des étoiles nébuleuses, il suppose qu’il y a un trou au firmament ; mais, comme je l’ai dit ailleurs, le ciel n’existe point, c’est un mot sans idée, ou une idée sans objet réel ; nous ne voyons