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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/397

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ce que je viens de dire de ces élémens grossiers que vous appellez terre, eau, air, etc. par rapport aux animaux, aux végétanx et aux minéraux, dites-le aussi des élémens primitifs, des vrais élémens, ou des atomes, relativement aux élémens grossiers ; car l’homme ne peut juger de ce qui échappe aux sens, que par comparaison ; il ne peut saisir les rapports qu’ont entre elles les choses qui ne tombent point sous les sens, ou ceux qu’elles ont avec les choses sensibles, que par le moyen des rapports qu’ont entre elles celles du dernier genre ; les rapports même étant comparables entre eux, ainsi que leurs termes ; et les analogies étant, dans la métaphysique, ce que les proportions sont dans les mathématiques,

(l) Aussi Plutarque, dans ce petit dialogue qu’il a composé sur cette espèce de visage qu’on croit voir dans la lune, etc. La considération de cet apparent visage n’est rien moins que frivole ; car elle suggère le raisonnement suivant. Ce visage apparent n’est qu’un assemblage de taches, comme la raison le voit, et comme l’œil, armé d’une lunette, le voit encore mieux. Or, puisque ce visage paroît toujours à peu près le même, ces taches sont donc fixes : si elles sont fixes, la lune est donc un corps solide et même très solide ; d’ailleurs, comme il est toujours tourné vers la terre, l’attraction réciproque de la lune et du globe terres-