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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/399

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être uniforme ; il seroit tantôt plus rapide et tantôt plus lent. Or, l’observation continuelle prouve que le mouvement diurne de la terre est le plus uniforme de tous les mouvement connus : le centre de gravité de notre globe diffère donc très peu de son centre de figure : la plus grande partie de sa masse n’est donc pas composée d’une matière hétérogène, comme cette croûte que nous voyons, du moins en partie : ce globe est donc presque entièrement composé d’une espèce de noyau, d’une matière parfaitement homogène, ou d’un fluide, homogène aussi : le feu central n’est donc qu’une chimère, à moins qu’on ne donne ce nom à un noyau sphérique, d’une matière quelconque, que son état actuel d’incandescence rende homogène. Mais, si l’on suppose que notre globe est, en grande partie, composé d’un noyau de matière très solide, ce qui eat la conjecture la plus probable, la lune doit l’ètre encore plus ; et, comme l’on n’y voit jamais de nuages, ou plutôt de grandes masses de nuages qui puissent dérober à la vue quelque partie sensible de sa surface, il paroît qu’elle est dans un état de sécheresse complète, soit calcaire, soit glacial.

(m) Gilbert n’a pas craint d’avancer qu’une infinité de globes, solides et opaques, comme la terre et la lune, étoient semés dans les espaces célestes, entre les globes lumineux. Puisque la