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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/406

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cien qui ouvre une grande bouche, pour souffler dans une petite flûte : cette bouche représente ses jugemens, et cette flûte, ses connoissances réelles. Plût à Dieu que le grand Newton lui-même eût mieux senti cette vérité ! Si elle eût été plus souvent présente à son esprit, au lieu de peser les mondcs, il se seroit pesé lui-même ; mais ce mortel sublime n’ayant pas eu assez de bon sens pour inventer des choses (immédiatement) utiles, il a eu du moins assez de génie pour en inventer de grandes,

(p) Cet attribut qui fait que chaque particule de la matière occupe nécessairement une place quelconque dans l’univers. Si le lecteur veut avoir une juste idée de ce style excessivement figuré et quelquefois emphatique, que j’ai si souvent reproché à notre auteur, qu’il daigne fixer un instant son attention sur la phrase suivante que je transcris exactement : Cette vertu, par laquelle la quantité totale de la matière de l’univers demeure toujours la même, est maximè principalis, corpus suum vibrans aliud submovens, solida et adamantina in seipso (seipsâ), atque undè decreta et possibilis et impossibilis emanant auctoritate inviolabili. C’est de l’impénétrabilité de la matière qu’il parle ainsi. Il est difficile d’extravaguer d’une manière plus sublime, et d’employer des expressions plus magnifiques pour ne