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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/56

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DES ANCIENS


VIII. Actéon et Penthée, ou l’homme trop curieux.


Cette indiscrète curiosité qui va épiant les secrets d’autrui, et qui assez ordinairement est peu scrupuleuse dans le choix des moyens qu’elle emploie pour les découvrir, est allégoriquement figurée dans deux fables inventées par les anciens savoir, dans la fable d’Actéon et dans celle de Penthée. Actéon étant survenu par hazard, lorsque Diane étoit au bain, et l’ayant vue tout-à-fait nue, elle le métamorphosa en cerf, et il fut mis en pièces par les chiens mêmes qu’il avoit nourris. Penthée voulant voir, par ses propres yeux, les sacrifices secrets et les orgies de Bacchus, monta sur un arbre, pour satisfaire sa curiosité, en punition de laquelle il fut attaqué de frénésie. Or la démence de Penthée étoit de telle

    discours, quand l’auteur n’est point comme une femelle, continuellement occupé de sa toilette, et pense plus souvent au public qu’à son individu.