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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/70

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des anciens.

prit possession du trône. De plus, il coupa aussi les parties génitales à son père, avec la même faux qui avoit servi à mutiler son aïeul, et les jeta dans la mer, ce qui donna naissance à Vénus. Quelque temps après, Jupiter étant à peine affermi sur son trône, eut à essuyer deux guerres mémorables ; la première, contre les Titans, qu’il vainquit par le secours du soleil, le seul d’entre eux qui fut de son parti, et qui se distingua dans cette guerre ; la seconde, contre les géans qui furent aussi défaits et dispersés par les foudres et les armes de Jupiter. Enfin, quand il eut réduit ces derniers, il régna paisiblement.

Cette fable paroît être une sorte d’énigme servant d’enveloppe à un systême sur l’origine des choses, peu différent de l’hypothèse adoptée dans la suite par Démocrite, le premier qui ait osé affirmer l’éternité de la matière, et nier l’éternité du monde, en quoi il a un peu plus approché que les autres de la vérité que le Verbe divin nous a révélée. Car nous