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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/82

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des anciens.

ce guerrier, et déplorant son sort, envoya à ses funérailles une infinité d’oiseaux, pour accompagner le corps et l’honorer par des chants qui avoient je ne sais quoi de lugubre et de plaintif. On lui érigea dans la suite une statue, qui, lorsqu’elle étoit frappée des rayons du soleil, rendoit aussi des sons plaintifs[1].

Cette fable paroît désigner les jeunes hommes de grande espérance, enlevés par une mort prématurée : on peut, en effet, les regarder comme les enfans de l’Aurore[2] ; car, séduits par quelque

  1. Il ne seroit pas impossible de construire une statue qui rendroit de tels sons, en pratiquant dans son intérieur une grande cavité, remplie d’air inflammable, à laquelle s’aboucheroit un tuyau, dont l’autre extrémité répondroit aux ailes d’une espèce de volant fort léger et fixé sur le même arbre qu’un tambour de serinette, avec ses sautereaux et ses tuyaux, etc. Au reste, cette statue de Memnon chez les Égyptiens, étoit l’emblême du corps humain, animé, selon eux, par le soleil : c’étoit la lyre touchée par Apollon.
  2. La jeunesse est le printemps ou l’aurore de