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Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/148

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assumât les frais de publication de ses plus sublimes ouvrages.

« Au premier chef, les responsables sont les critiques. Ce sont eux qui guident le public dans le choix de ses livres. Bien entendu, ils ont beau faire, ils ne réussissent point à supprimer un chef-d’œuvre ; mais ils peuvent facilement en retarder la reconnaissance jusqu’à la mort de son auteur, et l’envie qu’ils lui portent ne va généralement point au delà. Ils se réconcilient d’autant plus volontiers avec les grands morts qu’ils se servent d’eux pour enterrer les grands vivants. C’est pourquoi les gloires sont presque toutes posthumes. »

— Pourtant, s’écria Boureil, quelle joie doit éprouver le critique honnête à découvrir un talent, à le proclamer au monde ! La gloire de Molière et de Racine rejaillira à jamais sur le brave Boileau qui les a soutenus