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Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/163

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sa fortune, car, dans leur mariage, il y avait eu plus de raison que Boureil ne l’avait cru d’abord. Elle lui reprocha de ne pas la rendre heureuse ; davantage : de l’avoir rendue incapable d’être heureuse avec lui. Enfin elle le traita de lâche, de veule, d’ignoble, etc.

Boureil ne se formalisait pas. On ne lui apprenait rien de nouveau sur lui-même : il s’était obligé de se voir toujours tel qu’il était… De toutes les injures que l’on ait adressées aux hommes, la plus grande est encore le subtil connais-toi toi-même.

Thérèse se prit à pleurer :

— Je t’ai jugé si injustement !…

— Mais si juste !

— Rancunier !

— En effet.

— Dis que tu m’aimes encore.

— Comment le pourrais-je quand tu me dégoûtes de moi-même ?

Thérèse se vit en larmes dans la glace :