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Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/189

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Mauriac, un faux Maritain et un faux Sainte-Beuve.

Boureil se laissa gagner.

— D’ailleurs, expliqua Chiron, mes écrivains s’accordent à merveille, car ils parlent tous en même temps.

Quand Boureil et son ami s’assirent à leur table, le plus grand des trois écrivains, qui avait l’air d’un tapir, dissertait et les deux autres, un petit à profil de scie et un homme de taille moyenne dont le visage ressemblait à un coin de bois, opinaient du bonnet. Le tapir continua :

— Plagiaire, donc criminel, est à nos yeux quiconque s’approprie un texte, ou partie d’un texte, d’un autre. Cette acception du mot assez récente préjudicie aux auteurs. Jadis, on réprouvait non pas celui qui empruntait une idée, quelques vers ou une scène, mais celui-là seulement qui gâtait ce qu’il prenait à autrui : non pas tant celui qui