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Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/20

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cilier une divinité méchante, et regagnait sa chambre. Il y montait de moins en moins empressé, car ses études lui devenaient pénibles.

Il avait trop de loisir, il en disposait mal. D’abord il lut tout le jour. À peine quelquefois regardait-il vers la fenêtre. Une branche gesticulait comme un sourd-muet. Une grive se posait sur le rebord, pour bec une épine…

À la fin Boureil s’aperçut que plus sa voix s’atténuait, et moins bien il comprenait ce qu’il lisait. Il allait pour sûr ne plus rien y entendre, devenu aphone. Il chercha donc à faire un brin de causette dans la maison afin de sauver du temps.

Premièrement, il rendit visite au théologien. Ils parlèrent théologie. Alors Boureil réfléchit que les systèmes de pensée qu’on adopte prématurément ressemblent fort au grenier de la belette : on y est maigre entré,