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Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/45

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— Vous parlez comme un homme instruit. La masse ignorante se sauve pour fuir la fourche et les griffes du diable, foi de curé.

— Je n’aime pas trop l’expérience. Ce n’est, d’ordinaire, que routine et préjugés, paresse de l’esprit.

— Vous n’êtes pas un anticlérical, j’espère ? Le curé tambourinait de nouveau.

— Non. Au contraire. Je cherche le clergé. Où est le clergé ? Le malheur de notre clergé, c’est d’être retardataire. Il croit dominer le siècle quand il n’y est même pas arrivé ! Il n’est pas même séculier !

Le curé leva les yeux au ciel :

— C’est-y pas triste de penser des choses pareilles ! Si nos gens sont encore si bons, s’ils donnent tant qu’on leur demande, c’est que le clergé est ici plus près du peuple que nulle part ailleurs.

Il y eut un silence. Le curé reprit encore :