Aller au contenu

Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Entre nous, dit un petit homme ventru, on peut en remontrer pas mal aux Français !

— Il fallait alors rester au Canada.

— Mais il y a surtout une question de prestige, dit le gros blond. Paris en impose encore beaucoup par chez nous.

Boureil trouvait leur parler rude, leurs gestes gauches, leurs démarches lourdes. Il ne savait que répondre et pressait le pas.

— Où habites-tu ? Viens donc t’installer à la Maison canadienne. Tous les compatriotes s’y trouvent. C’est pas cher. Et un confort américain : des douches, etc.

Flanqué de quatre médecins courant presque, Boureil entra dans le jardin. Comme il cherchait un prétexte pour se débarrasser d’eux, il aperçut une jeune fille assise :

— Veuillez m’excuser. J’ai un rendez-vous… Et il alla s’asseoir près de l’inconnue.