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Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/135

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Elle avait mis un crêpe autour du cadre. Pauvre homme, n’était-elle pas un peu sa veuve ? Elle pensait à lui. Il y avait dans sa vie une époque : au temps de François.

Il était mort au mois d’août… Ce fut l’automne, la vraie saison des veuves : le ciel qui pleure, les arbres qui s’effeuillent, des chrysanthèmes que l’on porte, par un jour de brouillard, sur une tombe. Elle savait où reposait François.

Ci-Git
Monsieur François Sonveur
mort à l’âge de 45 ans
R. I. P.

… Il n’y eut que ses fleurs.

Ce fut l’hiver. Le premier jour de l’an : les autres s’amusent ; seule, on est triste. Puis la pluie, la neige : le soir, elle rentrait vite ; elle ferait un gros feu dans sa chambre.

Ce fut le printemps : les feuilles qui font signe, des odeurs de campagne, des couples que l’on remarque quand on n’est pas de ce couple. Cela vous fait quelque chose. Elle pensait aux promenades, elle pensait à François, elle pensait aux promenades que l’on pourrait faire comme au temps de François…

Alors, un matin, dans un journal, on put lire des paroles :

« Dame désintéressée désire rencontrer Monsieur
pour se promener le dimanche. »