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Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/168

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Certains jours, il allait mieux : il suffisait d’un autre remède. Il se remettait à écrire, il refaisait des pages ; le soir, dans ses bras, il ne disait plus : « Cela me dégoûte. »

Ce fut ainsi une nuit. Elle venait de s’endormir. Il la réveilla :

— Petite maman, tout de même, je pense, nous ferions bien de nous occuper de notre mariage.

Quand on est Henry Boulant, on décide d’abord, ensuite on raisonne.

Avant tout, il y a qu’on aime sa Marie.

Il y a qu’il est essentiel d’avoir à soi, en n’importe quelle circonstance, une aide qui réponde pour vous à la Vie : « Pas pour les cheveux, je viens pour la barbe. »

Il y a qu’on couche avec cette femme, que l’on est garni d’oncles, de tantes, de cousins, de cousines qui vous sermonnaient autrefois quand vous couchiez avec des femmes et qu’alors il serait bon, sans honte, de leur montrer : « Vous voyez, celle-ci, elle n’est pas mal faite, elle est douce, elle est bonne, douillette à point, c’est ma Marie. Eh bien, avec celle-ci, toutes les nuits, tant qu’il me plaît… et vous ne pouvez rien y redire. »

Il y a qu’au long de cette vie, avant Marie, pendant Marie, quand on vivait à Forest, quand on se traînait en ville, on a cherché quelque chose dont on ne sait que ceci : qu’on ne l’a trouvé nulle part et qu’alors on le trouverait, peut-être, de l’autre côté du mariage.

Il vint ensuite, à cause de la famille, des arguments par foule. Certaines de ses parentes