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Page:Baillon - Histoire d'une Marie, 2è édition, 1921.djvu/72

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Vladimir, presque un mari, la caresse à toute heure, le bonheur en pantoufles qui rôde autour de vous.

Mais l’argent ?

— Quand travaillerons-nous ? disait Marie.

— Rien ne presse ; il faut d’abord bien connaître Londres.

Elle ne le connaissait donc pas encore !

Le matin on criait : « Meat, meat, cat’s meat ! » On ouvre les yeux : Ah oui ! c’est vrai, je suis à Londres.

Ensemble, ils poussaient leur tête sous la guillotine :

— Regarde, petite, ces charrettes. Les Anglais aiment beaucoup les chats, hé ! hé !

— Pourquoi : hé ! hé ?

— Rien. On vend pour eux de la viande, tu vois, sur les petites charrettes.

— Comme chez nous, les légumes.

— Meat, meat, cat’s meat !

— Oui.

— Et ce parc, en dessous, chéri ?

Il était beau, ce parc, avec des arbres qui semblaient grands et des parterres d’une seule couleur, peints sur le sol.

— Chéri, si on allait ?

— On ne peut pas, petite. Vois la grille et la porte. Il faut une clef. On ne la donne pas, on la vend.

— C’est drôle, Londres !… Et maintenant travaillons, je connais tout.

— Non, pas tout.

Ils sortaient :

— Ça, c’est une église ; ça, le port ; ça, un musée.