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Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/18

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— Voix dégoûtée de Suzanne.

Béque ! ces devoirs.

Voix de Madame.

Ne dis pas cela. Quand on revient de l’école, on fait ses devoirs.

Est-il vraiment nécessaire de venir si près de la chambre de Monsieur pour prêcher cette morale ? Ce ne parait pas être son avis. Il se dresse. En trois pas violents, il gagne la porte. Il va certainement dire quelque chose. Mais au moment d’ouvrir, il se ravise et simplement avec son porte-plume frappe trois petits coups pour rappeler qu’il travaille.

Voix de Madame, comme un bouquet de roses après dix ans.

C’est bon ! c’est bon ! espèce de grincheux.

Suzanne.

Qu’est-ce qu’il veut, papa ?

— Madame, comme si elle affirmait le contraire.

Il veut qu’on se taise. Il travaille. Tais-toi.

Suzanne, pas autrement émue.

Ah ! Il veut qu’on se taise ?

Voix de Madame.

Oui. Bois ton lait

Silence. Monsieur espère que Suzanne boit son lait. Il reprend courageusement sa plume. Mais on entend la petite fille. — Pouah ! il est trop froid.

Sourire sarcastique de Monsieur. Il devine ce