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Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/46

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Il y eut le conducteur, il y eut le receveur, Il y eut le contrôleur, il y eut le tram. Il y eut deux trams ; il y eut des trams à la file ; il y eut les voyageurs de ces trams. Il y eut aussi les autos. On regardait les trams, on regardait les autos, on regardait les têtes, on regardait les fenêtres. « Crac ! Crac ! » grinçaient les morceaux du pauvre pot de fleur.

— Mon Dieu ! Pouvez-vous me dire pourquoi tout ce monde sur l’avenue ?

Il y eut le journaliste. À cause du journaliste, il y eut les gens qui savent, Il y eut la femme qui avait vu le satyre ; le citoyen qui avait pincé le voleur. Il y eut la petite dame de la voiture : « Mais non, Monsieur, je revenais de non théâtre… c’est à cause d’un pauvre pot de fleur… »

— Nom de nom ! À la fin, allez-vous circuler sur l’avenue ?

Il y eut des agents ; il y eut leurs poings ; il y eut des dos pour leurs poings. Il y eut des pieds, il y eut des pieds sur les pieds. Il y eut des mains : des mains dans les poches, des mains sur les montres, des mains ailleurs. Il y eut la main