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Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/216

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à Dupéché ne pouvaient être que sales, je ricanai laissant tout supposer :

— Eh ! Eh !

À l’instant même, j’eus devant les yeux non seulement la bonne Jeanne de là-bas, mais une Jeanne créée par Dupéché, bras nus, bas couleur de chair, son corps près du mien et dans ce corps, comme il l’avait dit, ce que j’aurais trouvé, si…

— Ça va ! ça va, fit Dupéché ayant obtenu ce qu’il voulait.

Je fus certainement coupable. Le piège de Dupéché, j’aurais dû l’éviter. Je puis le dire pourtant : quand je revis la vraie Jeanne, la fausse s’effaça. Je n’y pensai pas. Si j’y pensai, ce fut pour m’en défendre. Et d’ailleurs, une bourrique !

— Lisons, Jeanne.

Mais l’autre veillait. On verra ses manœuvres. Un soir, il tomba à la maison. Jeanne m’avait prêté un livre. Je me souvins plus tard de son geste dédaigneux en me l’arrachant :

— Laisse cela, mon vieux. Que tu le veuilles ou non, je t’emmène. Aujourd’hui, tu es l’invité de Louise.

Il lança son clin d’œil à maman :

— N’est-ce pas, Madame ?

— Bien sûr. Il ira. Il vous aime beaucoup, Monsieur Dupéché.