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Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/226

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— Tu viens, chéri ?

Il n’y eût plus de phoque. Il y eut la femme dans un caoutchouc noir qui ruisselait de pluie. Les hanches saillaient rondes et, sous cette peau, tentantes. Cependant la bourrique ne désirait pas « venir ».

— Merci.

— Pourquoi me suivais-tu alors ?

— Je…

« À cause de la peau de phoque. » Je cherchai une excuse plus gentille. Elle n’était pas très jeune. Son sourire semblait bon. Pas de ces mèches que les romanciers collent en détresse au front des prostituées, quand il pleut. Je ne trouvai rien à dire :

— Tu es un timide. Viens te reposer chez moi.

« Reposer » me fit sentir à quel point j’étais fatigué :

— Me reposer, oui.

Je me laissai guider. Je ne pensais toujours à rien. On arriva presque aussitôt. Une baie sans porte avec du noir au bout. À côté dans une vitrine, un bec en veilleuse. Cela me rappela la vitrine de Dupéché :

— Vous ne l’examinez pas ? La voie est libre ?

Peut-être, je ne prononçai ces mots qu’en moi.