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Page:Baillon - Moi quelque part, 1920.djvu/84

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alarmées, toutes les dames lèvent la crête, constatent ce que c’est et… Kotkotkedaak… s’en fichent.

— Frrt.

— Frrrt.

Sur ses pattes à travers l’herbe, avec ses ailes par-dessus la haie, de nouveau sur ses pattes, partout où passe la poulette, le coq s’élance.

Près d’une meule, pincée !

Par la crête comme cela se doit, puis sur elle de toutes ses forces, il lui fait plier les genoux et avec ce qu’il porte sous la queue lui frotte quelque chose au derrière :

— Humph ! C’est bon.

Après ? Vous croyez qu’il chante. Pas du tout. Comme vous et moi, descendu de son idéal, il déchante.

Mais les autres :

— Ko koko kokoo !… Ko koko koko !… Ko koko kokoo !… puis un tout gosse qui s’essaie : Ké… kéké… kekî…

Dans l’étable, à plein orchestre : Kotkotkedaak ! kotkotkedaak !… héhéhé… hè… hê ! loin quelque part, en sourdine : kou… kourou… kourou !…

Et grave, qui ne pense pas à tout cela : Kloek… kloek ! une « Kloek ».

Fientje.

Dans ma cour, je scie du bois, en compagnie de Fientje ma poule préférée, celle qui m’aime parce qu’un jour, je lui ai rafistolé la patte.

Caquetante et boiteuse, elle goûte de la farine que je fais avec mon bois, me saute aux épaules dire « bonjour », me suit où je vais, mais s’intéresse surtout au va-et-vient de ma main, où pendille quelque chose de très aguichant pour une poule : la petite croûte d’une écorchure.

Et chaque fois qu’elle le peut, d’un preste coup de bec, Fientje s’assure si ce n’est pas une graine, une mouche, ou quelque autre chose qui se mange.

— Allons, Fientje, veux-tu rester tranquille ?

Mais Fientje revient de plus belle, partout dans mes pieds