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Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/103

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On l’appelle à la direction ; on lui montre le fauteuil :

— De quoi vous mêlez-vous, Monsieur Cédron ? Pourquoi avez-vous dit…

— Messieurs, vous-mêmes, l’an passé…

— Hé ! ce n’est point la même chose…

Pas la même chose, en effet. Le second docteur n’était plus le premier.

— Cédron, à la direction !

Cédron arrive inquiet, parce qu’on lui montre le fauteuil :

— Monsieur Cédron, notre journal est bien terne. Depuis huit jours, pas le moindre beau crime.

— C’est qu’il n’y en a pas, pense répondre Cédron.

— Très ennuyant, Monsieur Cédron… Très ennuyant.

Vexé, l’œil mauvais, Cédron serre les dents. Va-t-il, pour son compte, entreprendre ce crime ?

— Cédron ! Direction !

— Encore !

Cédron va.

— Asseyez-vous… Monsieur Cédron, avant-hier, la famille Une Telle a été empoisonnée par des boudins du charcutier Un Tel.

— En effet : botulisme. Je l’ai annoncé : la mère et un enfant restent en observation à l’hôpital.

— Hier, c’est la famille Une Autre, également par les boudins du charcutier Un Tel.

— Parfaitement. Le père et une vieille tante…