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Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/117

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Au début, les rédacteurs manquaient : la copie était rare. Heureusement, les secrétaires savaient où l’on en découvre de l’excellente, toute faite. Un habile coup de ciseau, et le lecteur retrouvait, dans son UPRÈME, ce qu’il savait, depuis la veille, par ailleurs. Il se plaignait.

Mieux organisé, le journal eut plus de collaborateurs. Mais les secrétaires gardaient un faible pour leurs coupures. C’était encore déplorable.

Alors, pour y mettre bon ordre, les patrons décidèrent qu’en plus des correspondants de province, on en aurait qui téléphoneraient de l’étranger. Il fallut, pour cela, renverser des murailles, installer des cabines, dénicher des correspondants, styler des sténographes. Et maintenant, cela marche !

Il n’y aura que de non-initiés pour ne pas le croire. Parmi nos sténographes, il en est deux : Grégoire et Céruse. L’un souffre de la gorge, l’autre a l’oreille un peu dure. À peine dans leurs cabines, dites des silencieuses, on les entend s’égosiller, le sourd : « Mais, Monsieur, je ne vous entends pas », le rauque : « Mais, Monsieur, écoutez-moi donc ! »

Les correspondants, nous ne les avons pas