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Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/123

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caoutchoucs et se prépara à transcrire. Il avait pris la mine de celui qui écoute. Et voilà que, tout à coup, il eut la mine de celui qui s’étonne, ensuite la mine de celui qui s’effare, ensuite de quelqu’un… à croire qu’il devenait fou.

— Qu’as-tu donc, Grégoire ?

On lui arracha les tubes, on écouta pour lui et — à peu de choses près — voici ce que l’on entendit :

— Berlin… Aujourd’hui, à trois heures, en présence des membres du gouvernement a eu lieu l’inau… linono… linonononô… chu-u-u uu… boum !

Vraiment, il y avait trop de ressorts à ce truc.

L’histoire se termina, comme toutes les histoires chez nous. Cette nuit — pour nos lecteurs, du moins — une violente tempête souffla sur l’Europe : communications téléphoniques coupées. Le lendemain, M. Dufour ne parla plus de ces machines, pas même pour dire :

— Qu’on les enlève.

Il y a longtemps. Elles sont toujours là. Une coûte tant : pour deux, cela fait le double, et c’est beaucoup d’argent. À présent qu’elles ne servent plus, on sait à quoi elles servent.

On installe un ami :

— Là, mon vieux ; pousse ce bouton, tire ce levier, crie quelque chose.

— Salaud !… Cochon !…

Puis on se tord comme de petites folles, à s’entendre appeler :