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Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/137

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où il passe, cela sent bon. Robusse et Cédron se regardent avec l’air de se dire… Le poète Galerville s’accoude à la table, la joue dans la main, comme s’il avait mal aux dents.

— Nous faire attendre !… s’indigne Jean Lhair. Je trouve ces procédés…

Quand soudain : « Drelin », ça y est !

M. Sinet n’a-t-il pas entendu ? C’est à lui de répondre. Comme il tarde ! Si, pendant ce temps, à l’autre bout, on s’impatientait ! Enfin, il décroche et ce n’est pas long.

— Allô !… Oui… Bon…

Il ne se presse pas. Il regarde parmi tous si quelqu’un est là. Il rallume sa cigarette.

— Monsieur Léfime, on vous demande.

M. Léfime ne s’informe pas : « Qui me demande ? » Il sait. Il va, le pas alerte. C’est même étonnant comme, certains jours, M. Léfime a le pas alerte. Et ce qu’il sent bon ! Les autres se sont épanouis. Ils ne causent plus, ils bavardent, Jean Lhair, le cynique, s’est tapé sur le ventre.

— N’aura du nanan.

Seul, M. Galerville, qui est riche et poète, reste riche et poète. Il parlait tout à l’heure, il continue de parler ; mais quelque chose de léger comme une aile frétille au bout de ce qu’il dit : après M. Léfime, c’est à M. Galerville.