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Page:Baillon - Par fil special, 1924.djvu/49

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briques sans vacarme. Un ministre est tombé, on constate : « Un ministre est tombé ». Un crime : cinq lignes. Sans doute, y avait-il des satyres : on ignore le satyre. Par contre, lisez cet article : La vie de l’Europe. C’est plein d’idées. Nos patrons en avaient. Je ne me souviens plus desquelles, mais c’était quelque chose comme le Bonheur Social. Voici d’autres idées : dans cette étude, dans celle-là. Et puis, de belles promesses : « Dire la vérité, quelle qu’elle soit… » « Ne pas transiger… » Aussi le pauvre format ! ce maigre petit papier ! Qui eût acheté cela ?

Deuxième trimestre, troisième année. Tiens ! Tiens ! LE CRIME DE LA RUE UNE TELLE. Un gros titre : LE MYSTÈRE DE LA FEMME SANS TÊTE. Le portrait d’un nageur, la photo d’un collier dérobé, un satyre en dix lignes. Mais où les idées ? Le format est plus grand ; et, pour elles, moins de place.

Sautons quelques trimestres. Septième année. Oh ! oh !

DU VICE ! DU SANG ! LA MORT ! Ça, c’est pour un satyre. Un autre MYSTÈRE DE LA FEMME SANS TÊTE, sur trois colonnes. Voici, dans son maillot, un cycliste ; avec ses poings, un boxeur ; par hasard, le portrait d’un savant, homme du monde. Un fond sur l’origine du mouchoir ; cela ne choque personne. Des lieux communs sur la vie internationale, ragoût sauce officielle. Autrefois, on eût poivré cela. Quant au Bonheur Social, creusez-vous la tête : est-il « blanc » ou « pas blanc » ? Tout le monde y trouve son compte. Aussi, voyez : le grand format ! le solide pa-