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Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/398

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emplois à l’occasion de l’avènement du roi. Mais presque que aussitôt on déclara supprimés un grand nombre de ces mêmes offices, qui devaient être bientôt revendus : les droits qui leur étaient attribués furent réunis aux fermes, et les capitaux des finances constitués en rentes, à l’intérêt de huit pour cent. Ce taux était bien moins onéreux que celui d’un emprunt de douze millions, qui ne put être placé qu’à raison de vingt-cinq pour cent. Ces opérations ruineuses n'avaient rien que de naturel aux yeux du surintendant : suivant lui l’usage de ces emprunts était commode autant qu’avantageux, parce que, disait-il, « si le prince donne un intérêt plus élevé qu’à l’ordinaire, il le donne à ses peuples, qui s’enrichissent à ses dépens. » Il ignorait ou feignait d’ignorer, le ministre qui établissait ce faux principe, que la nation tout entière supportait les impôts au moyen desquels l'état payait les rentes à un petit nombre de spéculateurs français ou étrangers, qui seuls profitaient des fautes de l’administration[1].


1644.- Une édit qui remontait à un siècle avait défendu de bâtir dans les faubourgs de Paris au-delà de certaines limites, sous peine de démolition, de confiscation des matériaux et d’amendes arbitraires. La capitale cependant s’était agrandie sans opposition. Un arrêt du conseil fit revivre les prohibitions, et rappela les peines portées contre les infracteurs d’un règlement tombé dans l'oubli. Aussitôt les terrains couverts de constructions sont toisés dans le double but de déter-

  1. Lettres patentes du 24 octobre 1643 ; édits de juin 1644 et d’octobre 1646. — Forbonnais, année 1643.