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Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/45

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année, une redevance modique ou cens en argent aux anciens bénéficiaires. Dans le ces cependant où la nécessité l’exigerait, ou si le prince l'ordonnait, le traité de précaire devait être renouvelé. Bien qu’elles eussent été consenties par les évêques dans une assemblée générale, des conditions aussi peu satisfaisantes pour le clergé, et qui cependant entretenaient ses prétentions, n’avaient fait que perpétuer les divisions. Elles étaient de nature à produire de grands désordres dans l’état. Pepin, fils de Charles Martel, s’occupa de les prévenir par de nouveaux arrangements plus favorables au clergé. Peu de temps après qu’il eut obtenu la couronne (756), il fut décidé dans une assemblée que les églises, les bâtiments des monastères et les évêchés seraient réparés aux frais des possesseurs des biens ecclésiastiques, qui paieraient les dîmes et les nones avec le cens annuel; et que ceux qui ne rempliraient pas ces obligations seraient privés des propriétés. Mais, nonobstant la menace qui terminait ces dispositions, bien des années devaient s’écouler avant que le clergé recueillît les dédommagements qui lui étaient annoncés. On trouve la preuve de l'éloignement que les détenteurs des biens ecclésiastiques avaient à se reconnaître les débiteurs de l’Église dans les lois et dans les autres moyens qui furent adoptés sous le règne de Charlemagne et après lui[1].

Au temps de ce prince, les assemblées générales de la nation avaient reçu une modification remarquable

  1. Karlomanni principia capit. secundum, ann. 743, art. 2. - Lettre du pape Zacharie écrite à Boniface, évêque de Poitiers, en l’an 745, dans la collect. de Sauvigny, t. 9, p. 295.