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Page:Bainville - Bismarck.djvu/182

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républicains et des Bonaparte contre les intérêts les plus évidents de la nation française. En écrivant l’histoire qu’il a faite, M. Émile Ollivier accusa plus haut que jamais cette identité de vues et n’a pas craint, malgré les dures leçons de l’expérience, de justifier par la communauté des aspirations un ralliement qui lui a coûté si cher. Un homme actif et ambitieux ne court dans l’opposition qu’une carrière monotone et stérile, s’il n’est soutenu par le culte de ses idées. M. Émile Ollivier se départit d’une intransigeance qui n’avait plus de raison d’être, le jour ou la bonne foi l’obligea de reconnaître qu’en somme il voulait les mêmes choses que Napoléon III. Ce n’est donc pas à M. Émile Ollivier, c’est au régime impérial, que ce ralliement fameux fait reproche.

De ce ralliement, M. Ollivier a donné le vrai sens et montré la préparation dans les dix tomes de son grand plaidoyer pour l’Empire libéral. S’il a dans cette histoire démontré une chose, c’est que l’Empire réalisa la conjonction de toutes sortes d’hommes étrangers à l’idée de l’intérêt national. Quel est le titre du premier volume de cette histoire ? Le principe des nationalités. C’est ce principe, en effet, qui domina la vie politique et la pensée de M. Ollivier, comme il gouverna le règne de Napoléon III lui-même. C’est dans ce principe qu’il faut voir l’origine de l’Empire libéral. C’est par ce principe que l’Empire libéral encourt toutes les responsabilités de 1870 au même titre et au même degré que l’Empire autoritaire.