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AVANT-PROPOS



Dès les premières nouvelles des victoires allemandes (Wissembourg, 4 août ; Wœrth, Forbach, 6 août), Bakounine, qui voyait clairement tout ce qu’aurait de néfaste pour la civilisation et le socialisme le triomphe de Bismarck et de sa politique, ne songea plus qu’aux moyens de déchaîner en France la révolution sociale pour l’opposer à la dictature bismarckienne menaçante. Il commença aussitôt à rédiger l’exposé de ses idées et de son plan révolutionnaire, sous la forme d’une « Lettre à un Français » : la première partie de cette lettre fut envoyée par lui à Ozerof[1], à Genève, avec prière d’en faire des copies, de les expédier à diverses adresses, et de m’envoyer ensuite le manuscrit original, pour que

  1. V. Ozerof était un officier russe qui s’était affilié au parti révolutionnaire et avait pris part à l’insurrection polonaise de 1863. Il séjourna ensuite pendant quelques années à Paris, où il vivait d’un métier manuel et où il était connu sous le nom d’Albert, cordonnier. Il avait quitté Paris pour Genève au moment de l’affaire Netchaïef, et s’était intimement lié avec Bakounine.