Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/160

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[1] Croyez-vous peut-être à une alliance entre la bourgeoisie et le prolétariat, au nom du salut national ? C’est le programme que Gambetta a exposé dans sa lettre au Progrès de Lyon, et je pense bien faire de vous dire mon opinion sur cette fameuse lettre.

[2] Je n’ai jamais tenu grand compte de Gambetta, mais j’avoue que cette lettre me l’a montré encore plus insignifiant et plus pâle que je ne me l’étais imaginé. Il a pris tout à fait au sérieux son rôle de républicain modéré, sage, raisonnable, et dans un moment où la France croule et périt et où elle ne pourra être sauvée que si tous les Français ont vraiment le diable au corps, M. Gambetta trouve le temps et l’inspiration nécessaire pour écrire une lettre dans laquelle il commence par déclarer qu’il se propose « de tenir dignement le rôle d’opposition démocratique gouvernementale. » Il parle du « programme à la fois républicain et conservateur qu’il s’est tracé depuis 1869, » celui « de faire prédominer la politique tirée du suffrage universel, » (mais alors c’est celle du plé-

  1. Cet alinéa, rédigé par moi, sert de transition pour amener un extrait des pages 54-56 du manuscrit de Bakounine, relatif à une lettre de Gambetta, — J. G.
  2. Ce passage, jusqu’à la page 9, ligne 22, de la brochure (p. 90, l. 9, de cette réimpression), est extrait de la première partie d’une longue note qui occupe le bas des pages 54-57 du manuscrit de Bakounine. — J. G.