Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/218

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ils ? Parce qu’ils sont convaincus que si le peuple de Paris et de la France tout entière savait la vérité, il se lèverait en masse : ce serait la révolution ; et par patriotisme aussi bien que par bourgeoisisme, ils ne veulent pas de la révolution.

L’armement de la nation résolu et transformé en loi par le Corps législatif et par le Sénat, celui des gardes nationales et des gardes mobiles ne se fait pas du tout. Le peuple français reste complètement désarmé devant l’invasion étrangère. Gambetta et compagnie ne peuvent l’ignorer, puisque même les journaux |9 réactionnaires de Paris le disent. Voici ce que dit la Presse du 24 août :

« La garde mobile est à peine organisée dans un tiers des départements ; la garde nationale sédentaire n’est armée nulle part si ce n’est à Paris. »

Et dans un autre article :

« Il y a dans les bureaux de l’administration de déplorables traditions, des règlements surannés. Nous voyons d’un côté la routine administrative et trop souvent l’affaissement d’esprit de certains employés haut placés, et de l’autre l’enthousiasme ardent et résolu des populations… Des chefs de service, très inférieurs à la gravité des circonstances, semblent multiplier les obstacles et les lenteurs par leur fastidieuse paperasserie et le mauvais accueil qu’ils font aux populations. »

Voilà ce qui se passe dans les provinces. À Paris, menacé du plus terrible danger, à Paris, sous les yeux de ces lâches républicains, c’est la même chose. Voici ce que j’ai trouvé dans une Adresse de la troisième circonscription électorale de Paris au général Trochu (du 23 août) :

« Les administrations routinières, jalouses et forma-