Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nisation du travail », et aujourd’hui même, en présence des immenses travaux et des développements prodigieux de l’Internationale, il en reste encore là. Pas un souffle de sa parole, pas une étincelle de son cerveau n’a donné la vie à personne. Son intelligence est stérile, comme toute sa personnalité est sèche. Aujourd’hui encore, dans sa dernière lettre récemment adressée au Daily News, en présence de la terrible lutte fratricide qui se passe entre les deux nations les plus civilisées du monde, il n’a pas trouvé autre chose dans sa tête, ni dans son cœur, que le conseil aux républicains français, « qu’ils aient à proposer aux Allemands, au nom de la fraternité des peuples, une paix également honorable pour les deux nations ».

Ledru-Rollin et Louis Blanc ont été comme on sait les deux grands révolutionnaires de 1848, avant les journées de Juin. L’un, un bourgeois — avocat et rhéteur boursouflé aux allures et aux prétentions Dantonesques, l’autre un Robespierre-Babeuf réduit aux plus infimes proportions. Ni l’un, ni l’autre, n’ont su ni penser, ni vouloir, ni encore moins oser. — D’ailleurs le baiser Lamourette de cette époque, Lamartine, avait imprimé à tous les actes et à tous les hommes de cette époque, moins Proudhon et Blanqui, sa note fausse, et son faux caractère de conciliation — ce qui traduit en langage sérieux, signifiait réaction, sacrifice du prolétariat à la bourgeoisie — et ce qui aboutit comme on sait, aux journées de Juin.

Les commissaires extraordinaires partirent donc pour les provinces bénis par ces grands hommes et portant leurs instructions dans leurs poches. Que contenaient ces instructions ? Des phrases et rien de plus. Mais à côté de ces phrases, ils emportèrent encore avec eux des recommandations d’un caractère réactionnaire très réel, et qui leur furent ajoutées par les républicains modérés du