Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/33

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à Olmütz, il était enchaîné à la muraille par la ceinture.

L’Autriche le livra au gouvernement russe peu après sa condamnation. En Russie, il fut enfermé à la forteresse de Pierre-et-Paul, dans le « ravelin d’Alexis ». Au début de sa captivité, le comte Orlof vint lui dire que le tsar Nicolas demandait de lui une confession écrite. Bakounine, réfléchissant (lettre à Herzen, 8 décembre 1860, Irkoutsk) « qu’il se trouvait au pouvoir d’un ours », et que d’ailleurs, « tous ses actes étant parfaitement connus, il n’avait plus de secret à révéler », se décida à écrire ; dans sa lettre il disait au tsar : « Vous désirez avoir ma confession ; mais vous ne devez pas ignorer que le pénitent n’est pas obligé de confesser les péchés d’autrui. Je n’ai de sauf que l’honneur, et la conscience de n’avoir jamais trahi personne qui ait voulu se fier à moi, et c’est pourquoi je ne vous donnerai pas de noms. » Lorsque Nicolas eut lu la lettre de Bakounine, raconte Herzen (Œuvres posthumes), il dit : « C’est un brave garçon, plein d’esprit ; mais c’est un homme dangereux, il faut le garder sous les verrous ».

Au commencement de la guerre de Crimée, la forteresse de Pierre-et-Paul pouvant se trouver exposée à être bombardée et prise par les Anglais, on transféra le prisonnier à Schlüsselbourg (1854) : là, il fut atteint du scorbut, et