Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/429

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gouvernement de la Défense nationale prit donc toutes les mesures |51 nécessaires, et, cette fois, même les plus énergiques, pour que MM. les brigands, les pillards et les voleurs bonapartistes pussent tranquillement quitter Paris et la France, emportant avec eux toute leur fortune mobilisable et laissant sous sa protection toute spéciale leurs maisons et leurs terres qu’ils ne pouvaient emporter avec eux. Il poussa même sa sollicitude étonnante pour cette bande d’assassins de la France au point de risquer toute sa popularité en les protégeant contre la trop légitime indignation et la défiance populaires. Notamment, dans plusieurs villes de province, le peuple, qui n’entend rien à cette exhibition ridicule d’une générosité si mal placée, et qui, lorsqu’il se lève pour agir, marche toujours droit à son but, avait arrêté quelques hauts fonctionnaires de l’empire qui s’étaient spécialement distingués par l’infamie et par la cruauté de leurs actes tant officiels que privés. À peine le gouvernement de la Défense nationale, et principalement M. Gambetta comme ministre de l’intérieur, en eut-il connaissance, que — se prévalant de ce pouvoir dictatorial qu’il croit avoir reçu du peuple de Paris, et dont, par une contradiction singulière, il ne croit devoir faire usage que contre le peuple des provinces, mais non dans ses rapports diplomatiques avec l’envahisseur étranger — il s’empressa d’ordonner de la manière la plus hautaine et la plus péremptoire de remettre immédiatement tous ces coquins en pleine liberté.