Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/507

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leur histoire qu’aux inspirations de leur fantaisie omnivore, ils auraient dû dire que leur patrie s’étend aussi loin que l’esclavage des peuples et qu’elle cesse là où commence la liberté.

Non seulement la Suisse, mais les villes de la Flandre, liées pourtant avec les villes de l’Allemagne par des intérêts matériels, par ceux d’un commerce croissant et prospère, et malgré qu’elles fissent partie de la Ligue hanséatique, tendirent, à partir même de ce siècle, à s’en séparer toujours davantage, sous l’influence de cette même liberté.

En Allemagne, pendant tout ce siècle, au milieu d’une prospérité matérielle croissante, aucun mouvement intellectuel, ni social. En politique deux faits seulement : le premier, c’est la déclaration des princes de l’Empire qui, entraînés par l’exemple des rois de France, proclament que l’Empire doit être indépendant du pape et que la dignité impériale ne relève que de Dieu seul. Le second, c’est l’institution de la fameuse Bulle d’or qui organise définitivement l’Empire et décide qu’il y aura désormais sept princes électeurs, en l’honneur des sept chandeliers de l’Apocalypse.

Nous voilà enfin arrivés au quinzième siècle. C’est le siècle de la Renaissance. L’Italie est en pleine floraison. Armée de la philosophie retrouvée de la Grèce antique, elle brise la lourde prison dans laquelle, pendant dix siècles, le catholicisme |122 avait tenu renfermé l’esprit humain. La foi tombe, la pensée libre renaît. C’est l’aurore resplendissante et