Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

public et, par conséquent, ne saurait être de bons députés. Il préfère toujours des démagogues aux hommes de la conservation. Pour être efficace et sérieuse, la représentation d’un pays doit être la fidèle expression de sa pensée et de sa volonté. Mais cette pensée et cette volonté ne résident réellement, à l’état de conscience, que dans les classes intelligentes et possédantes d’un pays, qui seules sont capables d’embrasser par leur pensée réfléchie tous les intérêts de l’État, et qui seules s’intéressent vivement au maintien des lois et de la tranquillité publique. (Cela est parfaitement juste, et nul ne saurait |279 mettre en doute la capacité politique de la classe bourgeoise. Il est certain qu’elle sait beaucoup mieux que le prolétariat ce qu’elle veut et ce qu’elle doit désirer, et cela pour deux raisons : d’abord, parce qu’elle est beaucoup plus instruite que ce dernier, qu’elle a plus de loisir et beaucoup plus de moyens de toutes sortes de connaître les gens qu’elle élit ; et ensuite, et c’est même là la raison principale, parce que son but n’est point nouveau ni immensément large, comme celui du prolétariat ; il est au contraire tout connu, et complètement déterminé aussi bien par l’histoire que par toutes les conditions de sa situation présente : ce but, c’est le