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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/145

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joug pénible et honteux que le gouvernement de Pétersbourg vous impose, en opprimant également la Pologne et la Russie. Et quand vous aurez reconquis la liberté de ces deux pays, ce sera à eux seuls d’établir leurs frontières, de choisir leurs alliés et de préciser la forme de leur existence future qui, renouvelée, sera désormais, basée sur un droit légitime et incontestable, celui de la souveraineté du peuple.

Quant à nous, pour conclure, nous exprimons notre profonde conviction que, tant que la Pologne restera enchaînée, la Russie, condamnée au rôle du bourreau ne pourra espérer voir luire le moindre rayon de Liberté.


Michel Bakounine.


LETTRE D’OGAREFF À BAKOUNINE


33 octobre (1862 ?)


Cher Bakounine,


Je n’ai pas encore envoyé ta lettre à la comtesse[1] faute d’avoir son adresse. Je la possède maintenant, mais voilà les réflexions que je fais à ce sujet. Si le voyage dont L. fait mention dans sa lettre se rapporte à la comtesse, il est évident qu’il est trop tard, maintenant, pour lui expédier ta missive ; car si elle tombait dans d’autres mains, cela entraînerait des conséquences graves. Si, au contraire,

  1. Il s’agit, probablement, de la comtesse Salias, qui est connue en littérature russe sous le pseudonyme d’Eugénie Tour. (Drag.)