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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/154

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échelle des voies de communication à l’occident et au sud-est de la Russie, l’argent que nous aurons dépensé pour nos agents en sera centuplé. Je laisse à Ogareff le soin de faire méthodiquement le calcul exact du chiffre des sacrifices qui seront à la charge de l’Association d’un côté et de vos « fonds » de l’autre, de même que de la somme nécessaire pour rémunérer les collaborateurs de nos publications. Plus tard on pensera aussi à un agent en Suède.

Je sais une chose seulement que, si cette fois encore vous ne vous décidez pas pour cette entreprise, jamais vous n’arriverez à rien. Beaucoup de moyens se présentent à nous dans ces derniers temps et il se trouve beaucoup de voies qui pourraient être mises à notre disposition ; il ne manque qu’une organisation solide pour les utiliser. À l’ouest, nous avons les Polonais, à l’est tout le monde dont Kelsieff fait mention dans sa lettre. Cela ne demande qu’un esprit organisateur qui aurait de l’audace dans le savoir-faire.

Mais, revenons à notre agent en Allemagne. Si nous pouvions être sûrs de Blumer, ce poste pourrait lui être confié. Toutefois, je préférerais un homme qui ne soit compromis en aucune façon vis-à-vis du gouvernement russe, honnête et sérieux, mais en même temps très modeste et très prudent, auquel nous pourrions avoir affaire sans qu’un grand nombre de personnes en eussent connaissance. Un homme comme cela, muni d’un passe-port russe irréprochable, serait d’une infiniment grande utilité. Il pourrait résider à Berlin et faire des voyages en cas d’urgence à Breslau et ailleurs. Peut-être B. pourrait-il trouver quelqu’un pour ce poste parmi les jeunes Russes qui viennent faire leurs études à l’université