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Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/254

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que ça va toujours son train. As-tu suivi les comptes-rendus des cours d’assises avec jurés et ceux des tribunaux en général ? (Effacé : c’est un intérêt de premier ordre). As-tu suivi les débats dans les zemstvos, provoqués par la proposition de frapper d’impôts la noblesse !

Scar (iatine) se met en quatre pour crier : « Milut (ine), Sam (arine), Tcherk (asski) appliquent en pratique les théories de H. (Herzen) : la propriété foncière est chancelante » ; et avec elle, tout en Russie chancelle. Au lieu de reprendre la parole et de t’efforcer d’être plus que jamais explicite dans ton langage, dans ton Schmerzen tu te détournes.

Le rôle que nous avons eu dans l’affaire polonaise était une colos (sale) erreur (effacé : partagée en (sept) spécimens dont IV t’appartiennent ; II reviennent à Ogareff et une seulement à moi. Souviens-toi comme je disputais, comme je criais (effacé : en souffrant de la toux), comme je voulais t’en empêcher (effacé : au commencement et pourquoi je pensais que ton honneur exigeait ton départ). Depuis, nous avons acquis la conviction de l’incapacité absolue, de la bêtise de cette vaillante et stupide nation et nous avons pu nous apercevoir combien elle est encore arriérée, Martianoff[1] avait raison : nous aurions dû garder le silence et attendre la fin. Nous avons agi autrement et nous avons perdu notre situation, sans avoir foi en cette cause ; (toi seul, en effet, tu espérais). Oggi o mai, — à présent, avec cette guerre d’Orient il faut tâcher de revenir sur l’eau (et) savoir ne pas dévier du chenal. Voici mon…


Nota. — En réalité, Bakounine lui-même n’avait pas, en 1862, pleine foi dans le succès de l’insurrection polonaise,

  1. Révolutionnaire russe, mort au bagne (Trad.).